Lésions cancéreuses

En résumé

Durée d'intervention

10mn à 2h

Type d'anesthésie

Locale

Type de séjour

Soins externes ou ambulatoire

Durée de convalescence

Variable

Définition

Une lésion cutanée maligne ou lésion cutanée cancéreuse à l’opposé de la lésion bénigne est un cancer de la peau qui nécessite une prise en charge spécifique.
Leur apparition est favorisée par l’âge, l’accumulation d’exposition solaire durant la vie, le phototype de peau, la génétique, certains traitements. Elles peuvent survenir sur la totalité du corps, du visage, des muqueuses (lèvres), sous les ongles….
Il en existe plusieurs types qui présentent des capacités évolutives et agressives différentes. Allant de la simple évolution locale, à une dissémination locorégionale voire systémique (générale).

Ainsi toute lésion évolutive, saignante au contact, de cicatrisation non spontanée doit faire suspecter une lésion cancéreuse débutante. Elle doit motiver une consultation dermatologique afin d’en faire le diagnostic, d’en limiter l’évolution et de permettre une prise en charge adaptée, rapide et coordonnée.

Indications

Une fois le diagnostic établi par l’examen clinique ou une biopsie, le dermatologue adresse le patient au chirurgien plasticien afin de réaliser l’exérèse du cancer de la peau. Ce geste pouvant être délabrant, un geste de reconstruction de la perte de substance induite peut s’avérer nécessaire.

Le chirurgien plasticien est amené à prendre en charge plusieurs types de cancers de la peau, les principaux étant :

  • Le carcinome baso-cellulaire: d’évolution purement locale mais pouvant être très délabrant notamment au niveau de la face qu’il touche dans 80% des cas.
  • Le carcinome épidermoïde: d’évolution locale mais pouvant aussi disséminer à distance. On le retrouve sur les zones photo-exposées et les muqueuses.
  • Le mélanome malin: plus rare, peut survenir sur un « grain de beauté » préexistant et apparaître sur tout le corps (muqueuses, conjonctives). Son évolution locale est moins à craindre que son évolution générale (ganglionnaire, métastases). Son traitement est en général chirurgical mais peut nécessiter des traitements complémentaires définis en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire.

Objectifs

  • Ablation d’une lésion cancéreuse cutanée selon les recommandations et analyse anatomopathologique de celle-ci.
  • Réalisation d’une biopsie chirurgicale d’une lésion suspecte.
  • Bénéfice de l’expertise d’un chirurgien maîtrisant les techniques de reconstruction et d’esthétique sur l’ensemble du corps humain.
  • Cicatrice(s) discrète(s), cachée(s) si possible dans les plis naturels.
  • Information, suivi, expertise en plaies et cicatrisation.

La consultation

C’est un moment privilégié qui vous permet d’exprimer vos demandes, vos interrogations et vos attentes.
Le Dr. Nicolas ISOLA sera heureux de vous accueillir dans son cabinet afin de vous apporter son expertise et vous aider dans la réalisation de votre projet.

La technique chirurgicale

Elle est généralement réalisée sous anesthésie locale pure, mais peut néanmoins faire appel à une anesthésie potentialisée ou générale dans les cas les plus complexes.

Elle consiste en une exérèse chirurgicale de la lésion cancéreuse de façon complète selon des marges de sécurité. L’analyse anatomopathologique de la lésion est systématique.

La perte de substance créée lors de l’exérèse nécessitera le plus souvent d’être reconstruite.
Ainsi, en fonction de multiples paramètres (taille, localisation, type de lésions, lignes esthétiques, antécédents etc…) qui seront étudiés lors de la consultation préopératoire avec votre chirurgien plasticien, une reconstruction plus ou moins complexe vous sera détaillée. 

Cette dernière peut consister en une suture directe, une cicatrisation dirigée ou faire appel à des techniques de lambeaux ou de greffes de peau. Elle peut être réalisée dans le même temps (exérèse-reconstruction) ou être différée dans l’attente des résultats anatomopathologiques.

Les étapes

Avant l'intervention

  • Une consultation préopératoire avec votre chirurgien plasticien est nécessaire.
  • Une fiche d’information récapitulative de l’intervention vous est remise.
  • Réalisation de photographies préopératoires.
  • Un bilan complémentaire peut être demandé dans certains cas (imagerie, biologique).
  • Signature d’un consentement éclairé et d’un devis.
  • Si une anesthésie autre que locale pure est nécessaire, une consultation avec le médecin anesthésiste devra être effectuée au minium 48 heures avant l’intervention.

Les consignes :

  • Arrêt du tabac et de la cigarette électronique 1 mois avant et 1 mois après l’intervention (si possible diminution).
  • Arrêt de tout traitement anticoagulant ou antiagrégant (aspirine) minimum 10 jours avant.

Le jour de l'intervention

En salle de bloc opératoire.

Sous anesthésie locale pure (éventuellement potentialisée ou générale dans de rares cas).

De 10 min à 2h en fonction du nombre de gestes, de la localisation, de la complexité, d’un recours à une reconstruction etc…

La ou les pièces opératoires sont envoyées en analyse anatomopathologique.

Après l'intervention

  • Sortie le jour même (soin externe ou ambulatoire).
  • La douleur est quasi inexistante et est calmée au besoin par du paracétamol.
  • Dans les 48 premières heures, on peut observer un petit suintement de sang (rouge) ou de lymphe (jaune) venant tacher le pansement, un œdème (gonflement) et de petites ecchymoses (bleus) qui ne sont que transitoires.
  • Des soins locaux au niveau des cicatrices sont à réaliser pendant 15 jours à 3 semaines. Les cicatrices ne devront pas être exposées au soleil pendant 1 an.
  • La douche est autorisée dès le lendemain de l’intervention.
  • Les bains sont interdits pendant 1 mois et ne sont autorisés qu’après cicatrisation totale.
  • Un arrêt de sport de courte durée peut être observé, en fonction de la localisation et du geste.
  • Une convalescence n’est en générale pas nécessaire.
  • Les résultats histologiques (examens anatomo-pathologique des pièces opératoires) arrivent en général 3 semaines après l’intervention.
  • Les résultats esthétiques sont appréciables à partir de 6 mois et définitifs à partir de plus d’1 an.

Tarifs

Le tarif est très variable d’un patient à l’autre. Il est fonction du type, de la taille, de la localisation de la lésion, de la complexité du geste, de la technique de reconstruction nécessaire, de la durée de l’intervention, du type d’anesthésie…
Pour toutes ces raisons un tarif exact ne pourra être donné qu’après un examen clinique approfondi réalisé par un chirurgien plasticien spécialiste de la chirurgie reconstructrice des tumeurs cutanées.

FAQ

L’exérèse d’une lésion cancéreuse cutanée et la reconstruction pouvant en découler font l’objet d’une prise en charge auprès de la Sécurité Sociale. Les compléments d’honoraires seront remboursés totalement ou partiellement selon votre mutuelle.

Ils sont rares, mais comme tout acte médical, la chirurgie cutanée même si elle ne concerne que la peau, comporte des risques et des incertitudes. Nous citerons ici les principaux :

  • Complications précoces : une réaction allergique au produit anesthésique, un saignement, un hématome, une infection (intolérance aux fils), une nécrose cutanée (rare) pouvant nécessiter une reprise chirurgicale, une paralysie d’un rameau moteur du nerf facial dans certaines lésions cancéreuses de la face (transitoire).
  • Complications tardives : une anomalie de cicatrisation (cicatrices hypertrophiques, chéloïdes), un retard de cicatrisation prolongeant les soins locaux, une diminution de la sensibilité de la peau péri-lésionnelle, une paralysie motrice faciale (transitoire)

Bien entendu, votre chirurgien prend toutes les précautions nécessaires à chaque étape de votre prise en charge pour limiter au maximum ces risques.

Après ablation d’une lésion cutanée, cette dernière est examinée au microscope (recherche de cellules cancéreuses). Les résultats anatomopathologiques ou histologiques qui en découlent vont permettre de déterminer la nature cancéreuse ou non, et de classer la lésion.
Ils permettent de définir un schéma thérapeutique, qui sera déterminé pour les tumeurs les plus complexes lors d’une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire.

Parfois, après l’exérèse d’une lésion cancéreuse, les résultats histologiques peuvent conclure que les marges de sécurité, dont les limites sont parfois très floues et difficiles à déterminer à l’œil nu, ont été insuffisantes. La lésion n’aurait donc peut-être pas été enlevée en totalité ou avec des marges de sécurité suffisantes.
Une reprise chirurgicale est dans ce cas le plus souvent indiquée afin d’enlever un éventuel reliquat tumoral ou pour avoir des marges de sécurité plus importantes.

Outre les soins locaux et cicatriciels inhérents au geste chirurgical, qui vous seront détaillés lors de votre intervention, il est indispensable de consulter régulièrement son dermatologue et de se protéger du soleil. La protection solaire est indispensable à la prévention de l’apparition de nouvelles lésions.

Malgré un examen histologique concluant à une exérèse complète, une récidive locale est toujours possible. Il est donc indispensable d’être suivi régulièrement par un dermatologue afin de détecter une éventuelle récidive ou l’apparition d’autres lésions sur le corps. La fréquence de suivi varie selon la lésion mais est habituellement de 2 fois par an pendant 5 ans puis 1 fois par an et ce à vie.

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Reprise de cicatrice